Pierre Jaccaud
Il vit et travaille en France.
Ex voto | Paysages
Ce titre désigne le processus qui rend compte de ma démarche et de ma reconnaissance d’être au monde en témoignant à l’aide du médium pictural.
Chaque jour, je me rends en peinture dans le paysage, sur le plateau des Claparèdes (Luberon) dans une démarche répétitive.
Peindre sur le motif s’apparente à une recherche d’un « passage » dans le paysage, d’un accès par delà les apparences du réel où la question de VOIR devient introspective.
Ces suites peintes s’apparentent à un journal entropique, un journal d’annotations d’une disparition annoncée sur les traces d’On Kawara et de Roman Opalka.
Entre les feuillages, les verts émeraudes, les bruns de terre, les ciels effarouchés, je constate, je gesticule sur des cartons de taille 11 cm x 15 cm des témoignages de paysages, des compositions inspirées par le réel, des assemblages de couleurs, de lumières…
Ma démarche de rendre compte des jours s’apparente à une attitude conceptuelle qui utilise paradoxalement des matériaux classiques, carton, fusain, acrylique… et pinceau.
La date au revers de chaque peinture, écrite au fusain fait acte de signature et témoigne du jour, du mois, de l’année qui en se chevauchant offre un signe s ‘apparentant à celui de l’infini.
La Palette m’a toujours interpellé en tant que support de l’alchimie du hasard et j’ai entrepris de la supprimer au profit du tableau qui est lui même palette.
Je conçois mes peintures comme des poèmes, des odes à l’existence.
Ces haïkus peints sont des petits sortilèges dédiés à accompagner les regardeurs dans le quotidien.
Le choix du petit format s’est imposé dans ma pratique pour des raisons de rapidité. C’est en quelque sorte un carnet de notes, d’improvisations que je réalise avec un minimum de moyens dans un temps limité afin de capter l’immédiateté de ces épiphanies lumineuses.
Pierre Jaccaud 2017